Malartic : Des citoyens dénoncent les conditions du décret gouvernemental autorisant l’agrandissement de la mine

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Crédit photo : Agnico Eagle Mines

Crédit photo : Agnico Eagle Mines

Les membres du Comité de citoyens de la zone sud de Malartic sont en colère suite à l’annonce faite la semaine dernière du nouveau décret gouvernemental autorisant l’agrandissement de la mine à ciel ouvert Canadian Malartic—la plus grande au pays en milieu habité.

« Il n’y a pas d’autres mots pour décrire ce que nous ressentons suite à cette annonce  : de la sainte colère. Ça nous inquiète profondément pour la suite des choses, la santé des citoyens et les tensions sociales à Malartic », lance Guy Morissette du Comité de citoyens.

Le décret annoncé ne respecte ni les avis du BAPE, ni ceux de la Santé publique, ni l’opinion du juge Beaupré qui, dans son jugement rendu également public, donnait raison aux citoyens quant aux normes du bruit à respecter la nuit et au sérieux des revendications citoyennes concernant la limite d’extraction à respecter chaque année. Le juge Beaupré recommandait d’ailleurs d’aller rapidement débattre sur le fond de « l’injonction permanente » à ce sujet. « Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas attendu un jugement s

ur le fonds de l’affaire avant d’émettre un décret? », s’insurge M. Morissette

Assouplissement des normes et avis du BAPE non respectés

Pire, le décret annoncé permet à la minière de faire plus de bruit la nuit, « à dépasser les normes 12% du temps », et à dynamiter 2 fois plus de roches chaque jour, ce qui va augmenter les impacts. M. Morissette : « Notre décompte préliminaire indique que le décret annoncé ne respecte pas 16 des 18 avis du BAPE concernant la santé des citoyens reliés au bruit, aux poussières et aux vibrations ».

« Comment est-ce que le ministre de l’Environnement David Heurtel et son gouvernement peuvent-ils expliquer que les conditions plus permissives accordées à la minière vont améliorer les conditions de vies des citoyens? Ça n’a aucun sens » s’insurge Priscille Trudel, mère de famille et résidente de la zone sud de Malartic.

Le BAPE recommandait notamment de revoir les normes du Québec pour ce qui est des « poussières totales » (grosses poussières) qui tombent sur les maisons et les propriétés des gens. Il recommandait également de mettre en place de nouvelles normes pour les poussières respirables « PM10 », qui existent ailleurs au Canada et dans le monde, mais pas au Québec. Même chose pour les dynamitages : le BAPE recommandait de revoir les normes pour les rendre plus strictes et mieux protéger la santé des citoyens, en citant l’exemple d’autres pays qui appliquent des cibles 6 fois plus strictes.

150 familles et citoyens toujours mobilisés

M. Morissette « Il y a pourtant des solutions gagnantes-gagnantes pour de meilleures conditions à Malartic. Le BAPE a recommandé de nommer un médiateur ou un arbitre pour régler le conflit qui oppose toujours quelque 150 familles à la minière. Nous sommes ouverts à ce scénario, mais la minière le refuse. Le BAPE recommandait aussi de bonifier l’offre actuelle de la minière afin que les gens puissent quitter la zone la plus impactée et se racheter une maison semblable ailleurs à Malartic ou dans les municipalités voisines sans s’endetter et subir un préjudice économique. Nous sommes aussi d’accord avec cette recommandation. Mais rien de tout cela n’est dans le décret annoncé : pourquoi? »

Recours collectif

Si la demande en injonction permanente risque d’être rendue caduque avec le nouveau décret annoncé, cela n’affecte en rien le recours collectif des citoyens, dont une décision de la Cour supérieure du Québec est attendu d’ici les prochaines semaines.

Source: Coalition pour que le Québec ait meilleure mine

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