La suffisance énergétique, ça vous dit quelque chose?

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Auteur : Josée Provençal

Êtes-vous conscient de la quantité d’énergie que votre foyer consomme par année? En 2014, le Canada se retrouvait au sixième rang des pays ayant le plus haut taux de consommation d’énergie par personne, soit 7 874 kilogrammes d’équivalent pétrole, soit au sixième rang derrière le Qatar, l’Islande, Trinidad et Tobago, le Bahrein et le Kuwait. Nous sommes donc d’importants consommateurs d’énergie, mais n’avons pas conscience de l’énergie que goulûment nous consommons. Devrions-nous nous en inquiéter?

Suffisance énergétique 101

La suffisance énergétique attire de plus en plus l’attention en Europe comme étant le moyen de limiter et de réduire la consommation totale d’énergie des ménages et de nos sociétés en générale. Attention, il ne faudrait pas confondre suffisance énergétique et autosuffisance.

Pour réduire la consommation d’énergie, l’efficacité énergétique peut aider à réduire la pression sur les ressources. Cependant, les objectifs d’économie d’énergie ne peuvent être atteints que par des solutions techniques, qui nécessitent du temps pour être mises en place, des matières premières, des processus industriels et, par conséquent, de l’énergie. La consommation d’énergie dépend donc encore plus de la structure de nos sociétés que du progrès technique. Dans ce contexte, la suffisance énergétique, qui consiste à réduire les besoins énergétiques à partir d’options et de pratiques individuelles et collectives, apparaît comme une solution complémentaire aux options techniques, permettant d’adapter la demande d’énergie aux sources d’énergie basées sur les flux (combustibles fossiles, énergie nucléaire).

Que pouvez-vous faire pour agir sur votre consommation énergétique ?

Voici quelques éléments sur lesquels vous pouvez agir :

  • Décisions relatives à l’achat ou non de matériel (par ex : achat d’une télévision)
  • Décisions relatives aux aspects d’utilité technique de l’équipement tels que la performance, la capacité, les caractéristiques technologiques (par exemple la taille de l’écran de télévision)
  • Décisions liées à d’autres aspects que ceux liés à l’utilité technique, telles que les symboles de statut social, la volonté de se différencier (« voisin gonflable »), les aspects liés à la santé et à l’esthétique (par exemple, télévision extra large avec des caractéristiques technologiques spéciales qui démarque votre statut social)
  • Enfin, les décisions liées à la durée ou à l’intensité de l’utilisation de l’équipement existant.

Je reviendrai dans d’autres articles sur la question de la suffisance énergétique. Néanmoins, je pense qu’il est important de retenir trois approches de base lorsqu’il est question de suffisance énergétique, soit la réduction, la substitution et l’ajustement, qui peuvent tous trois avoir un effet sur la demande d’énergie.

 

Au sujet de l’auteur :

Josée Provençal est doctorante en science politique à l’université d’Ottawa et s’intéresse aux enjeux énergétiques associés au développement durable, à la transition socio-économique et à la décroissance.

Sources :

Virage-énergie Nord-Pas de Calais (2014) Scenarios on energy sufficiency and societal transformations: changing lifestyles and social structures to make energy savings. Fourth International Conference on Degrowth for Ecological Sustainability and Social Equity, 2nd-6th September 2014, Leipzig, Germany.

Thomas, Stefan & Al. (2017) Energy sufficiency policy: how to limit energy consumption and per capita dwelling size in a decent way. ECEE 2017 Summer Study – Consumption, Efficiency and Limits, pp. 103-112

Crédit photo : NASA sur Unsplash

 

 

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