Opinion – Une aberration de notre époque : la sécheuse à linge!

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Par Adrienne Tremblay

Madame la Ministre,

J’ose vous faire part d’une idée qui me tient à cœur. Une aberration de notre époque : la sécheuse à linge!

Le soleil et le vent ne sont-ils pas gratuits? Voici donc une occasion d’économiser l’électricité et de recueillir des sommes  pouvant servir au développement durable. Comment?
  • En passant une loi qui défendrait aux propriétaires de logements locatifs ou aux administrations de condos d’empêcher les gens d’étendre leur linge sur les balcons. Qu’est-ce que cette hypocrisie, cette fausse esthétique?  Est-ce qu’il est vraiment plus beau, le spectacle des chaises de plastique, des balançoires, des bébelles de toutes sortes et de toutes couleurs?
  • En taxant de façon annuelle et progressive les sécheuses à linge en fonction.
  • En stimulant l’invention de séchoirs pratiques, légers, faciles à manipuler à l’extérieur comme à l’intérieur.
  • En organisant la récupération des appareils inutilisés moyennant une petite récompense pour ceux qui consentiraient à s’en défaire; certaines de ces initiatives pouvant être du ressort des municipalités.


En hiver, étendre son linge dans l’appartement contribue à humidifier les lieux, ce qui est bénéfique pour la santé des voies respiratoires et peut même éviter d’avoir à utiliser un humidificateur : autre économie d’énergie.


Exceptions possibles

Certaines institutions comme les hôpitaux, les hôtels, les foyers pour personnes âgées, les lavoirs communs. Il y aurait des ajustements à faire cas par cas, au fur et à mesure.


Objections certaines

 Manque de temps, manque d’espace, peur de l’effort, mépris pour les tâches ménagères, encore que certaines tâches faciles et à la portée de tous puissent avantageusement remplacer les séances de gym en salle…

Étendre son linge, au lieu de le tirer dans une sécheuse qui  va l’user en trois fois plus de temps que nécessaire, est une affaire de quelques minutes. Une activité zen, très saine, et sans douleur à laquelle peuvent participer les enfants; quel beau moyen d’apprendre!

Sans doute y aura-t-il des lobbies de mécontents, mais l’enjeu est trop sérieux pour prêter l’oreille aux gens à courte vue.

J’espère que vous allez réfléchir à la question. Nous sommes non seulement ridicules mais criminellement responsables de la dégradation de notre habitat. Avez-vous songé à l’économie d’énergie que représenterait un virage écologique semblable? Sans parler des bienfaits pour la santé, pour le linge lui-même et pour le paysage en général. Toutes ces cordes à linge au vent, comme autant de drapeaux de prière, quel spectacle réconfortant  et que l’on trouve parfois si pittoresque à l’autre bout du monde… Qu’on ne vienne  pas me dire qu’aujourd’hui, les femmes (comme les hommes) sont trop instruites pour s’abaisser à étendre le linge. Ce serait un argument fallacieux, trop caractéristique de notre monde  artificiel.


Il ne s’agit pas de contraindre mais plutôt  de sensibiliser les gens au problème et surtout de faire payer les utilisateurs. Chacun resterait libre d’utiliser sa sécheuse. Avec le temps et la taxe progressive, le message passerait peut-être sauf chez les irréductibles et chez certains, dont la conscience citoyenne est parfois inversement proportionnelle au porte-monnaie.  

Les campagnes contre la cigarette et  pour le port de la ceinture de sécurité ont porté fruit. Le temps est venu de lancer une campagne contre la bêtise de la sécheuse à linge. Faut-il ajouter que l’essorage des machines modernes est tellement complet que le linge sèche dans le temps de le dire,  alors qu’attendons-nous?
Enfin, l’argument du profit  pourrait certainement peser dans la balance d’un gouvernement en quête de sources de revenus.

 

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