Il n’y a pas de symbole plus puissant du contrôle absolu exercé par le système agro-alimentaire international (depuis l’accaparement des terres jusqu’à la distribution et la vente au détail), que l’élevage intensif. Ces complexes industriels génèrent une importante pollution et provoquent des maladies dans des régions entières, tout en émettant d’énormes quantités de gaz à effet de serre — tout cela essentiellement afin de produire des aliments destinés aux pauvres : de la viande « bon marché » à la qualité douteuse et dont le coût réel n’est jamais mesuré. Ce mode de production nous est imposé à nous, l’humanité, et englobe, en une seule et même crise, des crises multiples.
Dans la liste presque sans fin des calamités engendrées par les élevages intensifs, la monoculture de soja génétiquement modifié — produit à grand renfort de pesticides et ensuite utilisé pour nourrir des animaux captifs dans des parcs industriels — est la garantie pour les grands groupes de l’agro-business de voir tout l'argent de la chaine revenir dans leurs poches, aux dépens des ressources de la planète.
Cependant, les gens prennent de plus en plus conscience de ces question et des espaces se créent pour tenter de comprendre ensemble les enjeux de la situation. Ceci est très subversif, étant donné que, à travers notre mémoire collective, la production de notre propre alimentation, selon nos propres traditions paysannes, est l’essence même de la plus primordiale des autonomies.
C’est à partir de ce point que nos peuples, avec tous nos moyens et toute notre sagesse, nous avancerons et que nous parviendrons même à faire reculer le changement climatique, afin de parvenir à une vie de justice et de dignité pour l’avenir.