Ugo Lapointe a récemment déposé à la Cour supérieure du Québec une requête de 400 000 $ en dommages compensatoires et punitifs contre la compagnie Pétrolia pour avoir intenté une poursuite abusive contre lui et le journal Le Soleil. « Nous demandons une pénalité financière tout aussi sévère que la gravité du geste qu’a commis la compagnie Pétrolia envers la liberté d’expression et le droit des citoyens de participer aux débats publics », affirme Ugo Lapointe, cofondateur et porte-parole de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine !
Pour son avocat, Me Michel Bélanger : « Nous requérons que la Cour, après avoir constaté l’abus de procédure dans son jugement du 29 juillet dernier, sanctionne le geste de Pétrolia de manière à dissuader d’autres entreprises d’en faire autant ». Rappelons que la juge Claudette Tessier-Couture a conclu que Pétrolia a utilisé le système judiciaire « de façon abusive » et a cherché « à faire taire l’opinion contraire à la sienne », ce qui est contraire aux nouvelles dispositions anti-bâillon adoptées par le gouvernement du Québec en 2009.
« Si nous avons gain de cause, ce sera un précédent et une sanction importante envers les individus ou les entreprises qui seraient tentés d’utiliser les tribunaux de façon abusive pour intimider ou faire taire les citoyens qui participent aux débats publics », affirme Ugo Lapointe.
Ugo Lapointe s’engage à verser toute somme accordée par le tribunal dans un fonds destiné à la protection de la liberté d’expression exercée dans le but de protéger l’environnement et de poursuivre les activités de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine !
Retour sur les faits
En janvier 2011, la compagnie Pétrolia intente une poursuite en diffamation de 350 000 $ contre le journal Le Soleil et Ugo Lapointe parce que ce dernier a employé la métaphore du « vol » de ressources non renouvelables et collectives dans un article du journal Le Soleil paru le 3 décembre 2010. Ugo Lapointe dénonçait le fait qu’il est permis, au Québec, d’extraire et de vendre du pétrole et du gaz au stade de l’exploration, sans payer de redevances.
En avril 2011, Ugo Lapointe et ses avocats plaident devant la Cour supérieure du Québec que la poursuite de Pétrolia est déraisonnable et abusive en vertu des nouvelles dispositions du Code de procédure civil adoptées en 2009, lesquelles visent précisément à prévenir les poursuites abusives et à protéger la liberté d’expression dans le contexte de débats publics. Le journal Le Soleil plaide dans le même sens.
En juillet 2011, l’honorable juge Tessier Couture donne raison à Ugo Lapointe et au journal le Soleil. Elle déclare « abusive » la poursuite intentée par Pétrolia et la rejette. La juge insiste sur l’importance de protéger le droit à la liberté de presse et à la liberté d’expression, particulièrement dans le contexte de débats d’intérêt public comme celui des redevances que tire l’État de ses ressources naturelles. « Il est important que des "Ugo Lapointe" se lèvent, s'expriment en des termes que le citoyen ordinaire peut saisir et que les médias en fassent état », affirme la juge. Cette dernière réserve également tous les droits de recours en compensations à Ugo Lapointe et au journal Le Soleil contre Pétrolia.
Le 14 octobre dernier, Ugo Lapointe a déposé à la Cour supérieure du Québec une requête de 400 000 $ en dommages compensatoires et punitifs contre la compagnie Pétrolia pour avoir intenté une poursuite abusive contre lui et le journal Le Soleil.