Le ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, M. Yves-François Blanchet, annonce la création d'un comité consultatif sur les changements climatiques. Composé de représentants de divers secteurs de la société québécoise intéressés par la lutte contre les changements climatiques, ce comité conseillera le ministre sur les mesures à prendre afin d'atteindre l'objectif québécois de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 25 %, sur la base des émissions de 1990 au seuil de 2020.
« Il faut que notre démarche en matière de lutte contre les changements climatiques reflète les attentes et les préoccupations de tous les acteurs concernés. La mise sur pied de ce comité permettra d'avoir un éclairage complémentaire et une expertise précieuse dans la mise en place d'une stratégie gouvernementale d'une ambition sans précédent en matière de lutte contre les changements climatiques », a déclaré le ministre Blanchet.
Le Comité consultatif pourra notamment :
- établir les orientations et les moyens qui devraient être privilégiés dans une perspective de développement durable;
- travailler en concertation pour déterminer les mesures que le Québec devrait se donner en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et d'adaptation aux impacts des changements climatiques;
- établir l'échéancier pour atteindre les objectifs selon les grands axes proposés par le gouvernement;
- prendre connaissance et discuter de l'état d'avancement du PACC 2020 à partir, notamment, de l'Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre (GES), des bilans périodiques du PACC 2020 et des répercussions du système de plafonnement et d'échange de droits d'émission;
- émettre des recommandations sur la mise en œuvre des mesures en réduction d'émissions de GES et en adaptation incluses au PACC 2020;
- conseiller le ministre dans le cadre du processus de révision du PACC 2020, incluant la reddition de comptes des actions;
- porter à l'attention du ministre tout autre enjeu ou question lié à la lutte contre les changements climatiques au Québec;
- formuler des recommandations sur les mécanismes d'évaluation et des critères de performance standardisés qui permettront un meilleur suivi des résultats et, surtout, de réorienter les mesures pour atteindre les objectifs de réduction d'émissions de GES.
Le ministre a réuni pour une première fois le comité consultatif hier, le 14 novembre à Montréal afin de lancer les travaux. Le ministre a tenu à souligner que cette rencontre, comme toutes les autres à venir, seront des activités carboneutre.
Sont membres de ce comité consultatif :
- Michel Allard, Centre d'études nordiques (CEN)
- Valérie Bécaert, Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG)
- André Bélisle, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
- Myrzah Bello, Réseau environnement
- Philippe Bourke, Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec (RNCREQ)
- Judith Carroll, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
- Steven Guilbeault, Équiterre
- Michel Joly, Ville de Salaberry-de-Valleyfield
- Hélène Lauzon, Conseil patronal de l'environnement du Québec (CPEQ)
- Denis Leclerc, Écotech Québec, la grappe des technologies propres
- Karel Mayrand, Fondation David Suzuki
- Catherine Morency, Chaire de recherche Mobilité, Polytechnique Montréal
- Christian Savard, Vivre en Ville
- Marc-André St-Yves, Institut du carbone et de l'efficacité énergétique (IC2E)
- Marie Vallée, Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa)
- France Vézina, Association du transport urbain du Québec (ATUQ)
Lancement du marché du carbone
Le ministre Blanchet a profité de cette première rencontre avec les membres de ce nouveau comité consultatif sur les changements climatiques pour souligner que l'Assemblée nationale a unanimement donné le feu vert à la mise en œuvre de l'entente conclue avec la Californie sur la liaison des systèmes de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre. Cela donnera naissance à un vaste marché transfrontalier nord-américain. « Le Québec et la Californie sont les deux premiers états d'un marché du carbone à l'échelle de l'Amérique du Nord. Nous serons scrutés par toutes les autres juridictions du continent, alors que la communauté internationale s'y intéresse aussi avec grand intérêt. La prochaine étape consistera à rallier rapidement d'autres partenaires à ce marché, comme la Californie et le Québec s'y sont engagés, de manière à renforcer le signal lié au coût carbone ainsi envoyé à l'ensemble des acteurs économiques nord-américains et de la planète », a indiqué le ministre.
Grâce aux ventes aux enchères d'unités d'émission, le gouvernement du Québec anticipe des revenus de plus de 3 milliards de dollars d'ici 2020, une somme totalement réinvestie dans la lutte contre les changements climatiques, notamment par la mise en œuvre du plan exhaustif d'électrification des transports annoncé par la Première ministre. C'est dans ce contexte que le comité consultatif est mis en place.
Conférence de Varsovie
C'est aussi afin de présenter ce modèle de lutte contre les changements climatiques et l'objectif ambitieux de réduction de 25 % des émissions du Québec pour la période 1990-2020 que le ministre Blanchet se rendra ce samedi à Varsovie, en Pologne. Le ministre a donc profité de cette première rencontre du comité consultatif pour l'informer qu'il présentera à Varsovie les initiatives québécoises de réduction des émissions de GES, lors de cette 19e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il a notamment été invité à participer à l'événement « Implementing Climate Action on cooperation », organisé par le Climate Group et à celui organisé par l'International Carbon Action Partnership (ICAP) et intitulé « Emission Trading Schemes worldwide : where do we stand, what lies ahead ». Le ministre profitera de ces tribunes pour faire connaître les diverses initiatives de lutte contre les changements climatiques mises en œuvre au Québec et qui contribuent à faire de ce dernier l'un des chefs de file en la matière. Parmi ces initiatives, le marché du carbone Québec-Californie, le plan d'action sur les changements climatiques, ainsi que d'importantes politiques telles que la Stratégie d'électrification des transports et la Politique nationale de la recherche et de l'innovation qui viennent d'être annoncées, et qui mettent l'accent sur l'innovation, sur le développement et sur l'exportation des technologies propres et du savoir-faire québécois.
« En agissant localement et à l'échelle internationale, le Québec contribue de façon significative à l'effort mondial requis pour réduire les concentrations de CO2 dans l'atmosphère, tout en stimulant son développement économique avec une plus faible empreinte carbone. Le Québec devrait en toute chose s'exprimer de sa propre voix, de sa seule voix. L'enjeu des émissions de GES et des changements climatiques en est un où le Québec ne peut pas s'astreindre à laisser croire que la position canadienne est aussi la sienne. Dans le contexte où le gouvernement canadien s'est retiré du protocole de Kyoto, il est important que l'ensemble des pays réunis à Varsovie sache que le Québec a fait un choix différent. Ils doivent aussi savoir, qu'avec d'autres états, nous sommes résolument engagés dans la lutte contre les changements climatiques et que nous prenons les moyens nécessaires pour atteindre nos ambitieux et responsables objectifs. Des moyens qui pourraient faire école », a conclu le ministre Blanchet.
L'information concernant le Comité consultatif, le marché du carbone et la Conférence de Varsovie est disponible à l'adresse suivante :
www.mddefp.gouv.qc.ca/changementsclimatiques.
Source: Gouvernement du Québec