Mots-clés : évaluateurs environnementaux de site agréé (EESA), vérificateurs environnementaux agréés (VEA), l’Association québécoise de vérification environnementale
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Jean-Marc Léger, président de l'AQVE
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Certains sont diplômés comme ingénieur, d’autres géologue, géographe, arpenteur ou en écologie appliquée. Ils ont en commun une vaste expérience sur le terrain pour favoriser le développement durable des ressources naturelles du Québec. Les VEA et EESA sont certifiés ou plutôt agréés par l'AQVE qui est un organisme de certification de personnes.
Certains évaluateurs spécialisés dans le secteur minier connaissent en profondeur le secteur des mines pour y avoir passé une grande partie de leur vie. Quant aux vérificateurs environnementaux agréés ils ratissent encore plus large, et ils s’adonnent à la vérification des risques environnementaux de toutes sortes de projets, qu’ils soient municipaux, gouvernementaux ou industriels.
Même s’ils sont des experts qui travaillent dans l’ombre, ces professionnels sont au cœur des décisions d’affaires et des débats de société.
«Par exemple, le vérificateur environnemental s’occupe de vérifier les activités des entreprises après qu'elles aient obtenu leur certificat d'autorisation en vertu de la règlementation provinciale ou fédérale, les vérificateurs environnementaux sont mis à contribution pour valider la conformité environnementale des pratiques de ces entreprises. Quant aux évaluateurs environnementaux, ils proposeront une démarche d’analyse en amont, qui va du développement à la réhabilitation d’un site », explique Jean-Marc Léger, président de l’Association québécoise de vérification environnementale (AQVE) qui célèbre son 20e anniversaire cette année.
L’organisme supervisé par le Conseil canadien des normes, est en quelque sorte le garant du professionnalisme et du sens éthique des 121 évaluateurs de sites agréés et des 62 vérificateurs environnementaux actifs au Québec. Pour exercer son métier, le professionnel doit détenir une reconnaissance délivrée par l’AQVE, année après année.
« Pour maintenir son accréditation, le professionnel doit démontrer qu’il est constamment en formation, qu’il assiste à des conférences, qu’il publie des articles qui enrichissent son métier », complète M. Léger.
Pour l’acceptabilité sociale
Progressivement, le secteur des mines a compris que la présence d’un évaluateur environnemental de site agréé devenait un atout de taille pour estimer correctement les coûts globaux, économiques et environnementaux, de la mise en œuvre ou de la fermeture d’un site minier. Et pour en obtenir son acceptabilité sociale.
Avec la nouvelle loi sur les mines, ce secteur devra prendre des engagements financiers fermes pour la réhabilitation de sites miniers. L’étude réalisée par certains EESA consistera à analyser les rapports existants sur les sols, les eaux souterraines, les matières résiduelles dangereuses et non dangereuses, etc. Ils visiteront les lieux et rencontrera les professionnels responsables des usines. Ils estimeront les coûts de réhabilitation du terrain, une fois la fin de vie de la mine atteinte.
Leur expertise élargie permettra à la minière d’avoir un regard complet de son projet, de ses coûts, et de déterminer un plan d’action pour éviter des activités qui accentueraient la pollution et augmenteraient les coûts de la réhabilitation finale. La minière pourra déposer un projet complet susceptible d’obtenir plus rapidement les autorisations gouvernementales requises, les investissements recherchés sur les marchés financiers et surtout, réduire en amont les incidents qui risquent de coûter chers et de soulever l’opposition citoyenne.
« Les minières québécoises ont compris qu’elles doivent élever les règles du jeu et améliorer leurs performances environnementales et sociales. L’évaluateur environnemental de site agréé est la partie externe qui comprend les enjeux. Il est en mesure d’expliquer les problématiques et de suggérer des pistes de solution pour rediriger les prises de décisions des entreprises », complète M. Léger.
Une indépendance menacée
Or, cette multidisciplinarité qui fait la force des ÉESA et des VEA est menacée.
Le projet de loi n°49, modifiant diverses lois professionnelles et d’autres dispositions législatives dans le domaine des sciences appliquées, fait actuellement l’objet d’une guerre professionnelle entre les membres de l’AQVE et les géologues.
« L’Ordre des géologues veut s’accaparer exclusivement certains actes précis, que les vérificateurs ou les évaluateurs environnementaux peuvent actuellement réaliser. Nous disons que certains projets sont complexes et requièrent des compétences plus étendues. Nous sommes des acteurs indépendants et crédibles. Il faut préserver cette indépendance », argumente Jean-Marc Léger.
Source: GaïaPresse
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