Par Denise Proulx
Mots-clés : Marche des peuples pour la Terre Mère, TransCanada Énergie Est, Enbridge
700 kilomètres. Une centaine de villes et villages et un millier de citoyens visités. Les marcheurs de la Marche des peuples pour la Terre Mère sont finalement arrivés vendredi soir à Kanesatake, bravant la pluie, le vent, l’indifférence des plusieurs conseils municipaux et les interpellations policières. Ils sont plus que jamais convaincus de la pertinence de leur opposition au déploiement des pipelines des compagnies TransCanada Énergie est et d’Enbridge sur le territoire du Québec. Samedi , la communauté Mohawk et le chef de bande Serge Simon, de la réserve de Kanesatake, en banlieue d’Oka, accompagnés de représentants de la nation Cri et d’autres membres des Premières Nations, leur a réservé un accueil chaleureux et cérémonieux, pour qu’ils conservent l’énergie qu’ils ont amassé tout au long du parcours. « C’est la première fois que l’on vit une mobilisation en groupe. J’ai vu durant la marche des gens qui se parlent. J’espère qu’on n’est pas en train de se battre entre humains, mais contre des idées », a déclaré Mélissa Mollen Dupuis, animatrice au Centre de développement communautaire autochtone de Montréal. Pas moins de 155 communautés autochtones seront affectées par les projets de pipelines au Canada. « On vit un temps fou. Harper et les pouvoirs du marché global ont un agenda bien clair. Il faut combattre ce paradigme économique », a ajouté Clayton Thomas Muller, porte-parole des Premières nations de l’Ouest canadien.
Bloquer l’avancée des hydrocarburesDes écologistes québécois ont rappelé que les messages transmis par les marcheurs tout au long du parcours, par entre autres, la signature de plus d’un millier de déclaration de protection de notre territoire, une initiative de la campagne « Coule pas chez nous! » ne doivent pas s’arrêter avec la marche. « On fait tous partie du même problème. C’est à l’aide de chaque individu qu’on va stopper ce mouvement. Ce sera un combat long, mais il est essentiel », a souligné Jacques Tétreault, porte-parole du Regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec. « Nous sommes tous réunis dans un objectif commun, s’opposer au projet irresponsable des sables bitumineux de l’Alberta. Il faut réseauter les communautés, faire renaître le sentiment d’appartenance entre elles, on pourra alors se mobiliser et protéger notre territoire », a renchéri Nicolas Ouellet, sous un concert d’applaudissements. Même s’il observe qu’un réel dialogue a été entamé entre les peuples durant les 34 jours de la marche, il estime qu’un énorme travail reste à faire. « La marche, c’était juste le début de la décolonisation de nos habitudes »a ajouté l’étudiant en droit, originaire de Saint-Joseph-du-Lac. Ce qui a fait dire à Ellen Gabriel, de la communauté Mohawk, que « nous serons la génération qui stoppera Stephen Harper …Nous avons le droit de dire non et de faire la guerre à ceux qui attaquent nos droits humains et nos droits environnementaux ». La marche se poursuivra jusqu’à Ottawa, alors qu’un groupe de militants se rendra sur la Colline parlementaire pour dire de vive-voix aux députés de la Chambre des communes que « le pétrole sale ne coulera pas chez nous ».
Source: GaïaPresse |