Par Jessie Payette
Mots-clés: exportation de déchets, Afrique, responsabilité sociale des entreprises, recyclage électronique
Au Burkina Faso, on constate une importation de plus en plus marquée de produits électroniques et électroménagers de seconde main en provenance de l’Europe. La popularité est telle qu’on assiste à l’émergence d’un marché dédié spécifiquement à ce secteur d’activité. L’offre de produits varie selon les arrivages de conteneurs en provenance de l’Europe. Il ressort de ce triste constat une fuite de responsabilités de la part de l’industrie européenne. En effet, le fait d’exporter les produits en fin de vie ne fait que reporter le traitement de rebuts dans le continent africain. Contrairement à l’Europe, l’Afrique dispose de peu de ressources pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de gestion des déchets de grande envergure. Même la Chine approvisionnerait le Burkina Faso en produits électroniques et électroménagers de mauvaise qualité, les produits chinois de meilleure qualité étant expédiés en Europe. Qui dit mauvaise qualité dit également durée de vie limitée et performance réduite. Ce constat sinistre contribue à accroître davantage la quantité de rebuts en territoire africain. Au Burkina Faso, il y a seulement une organisation qui s’intéresse à la gestion des déchets électriques et électroniques. «Il s’agit de l’ONG, Emmaüs international (…)» (Fatouma, 2013). «Son activité consiste à démanteler les ordinateurs et les téléphones portables en fin de vie et de retourner leurs composants non recyclables en Europe.» (Ibid.). L’organisation ne prend toutefois pas en charge les autres types de déchets électriques et électroniques. Comme il n’existe pas d’autres initiatives en matière de gestion des déchets électriques et électroniques, les citoyens, les administrations publiques et les entreprises n’ont pas vraiment d’autres options pour se départir de manière écologique de leurs rebuts. Les transferts de ressources matérielles dont on a énoncé les grandes lignes sont à l’avantage des pays du Nord. Pour mettre un terme à ces échanges inéquitables, il serait important de doter le Burkina Faso de ressources stratégiques pour qu’il puisse être en mesure de gérer de manière viable leurs rebuts électriques et électroniques. Il serait également primordial que les producteurs européens prennent leurs responsabilités vis-à-vis de leurs produits en fin de vie. Dans le même ordre d’idée, il serait plus que souhaitable que les producteurs chinois revoient leurs stratégies de distribution en Afrique.
Références: Fatouma, Sophie Ouattara. 2013 (21 janvier). «Burkina Faso: Importation des produits électroniques et électroménagers de seconde main, le prélude d'un scandale environnemental».In All Africa. En ligne. <http://fr.allafrica.com/stories/201301212454.html?viewall=1>
Source: GaïaPresse |