Photo de CGIAR Climate – Flickr |
L’avenir de la planète se précise, bien que nous ne soyons qu’au début de la crise climatique. Cette année, l’Amérique centrale, le Brésil, l’Espagne, le Kenya et la Californie ont perdu des grandes parts de leurs récoltes à cause de sécheresses extrêmes. Le prix des denrées alimentaires a fait un nouveau bond à la hausse. Les forêts australiennes brûlent pour le 2e été consécutif. Un autre typhon meurtrier a dévasté des îles du Pacifique sud. Plusieurs états américains manquent d’eau.
Les scénarios de la crise climatique sont connus. Si nous ne parvenons pas à limiter la hausse du réchauffement global de la planète à 2 degrés Celsius, notre civilisation ainsi qu’une grande partie de la vie sur la Terre seront détruites. Selon des estimations prudentes de la part de scientifiques chevronnés, experts du climat, au rythme où vont nos émissions de gaz à effets de serre, ce seuil de 2 degrés devrait être atteint vers 2030[1]. Pour les générations de nos enfants et petits-enfants, cela signifie la perspective d’un avenir misérable dans un environnement devenu chaotique et invivable.
Plusieurs experts, climatologues, économistes, biophysiciens et ingénieurs affirment que cette crise climatique peut encore être évitée et que nous possédons toutes les ressources énergétiques, technologiques et financières pour éliminer nos gaz à effets de serre. Avec son potentiel d’énergie éolienne et hydroélectrique, le Québec pourrait même être un leader mondial du virage énergétique. Un groupe de 60 universitaires en provenance de toutes les provinces canadiennes a élaboré des stratégies pour réussir ce virage radical[2],qui est déjà à notre portée.
L’essayiste et environnementaliste de renommée internationale Naomi Klein a bien raison de dire que nos élus gouvernent comme des lâches[3]. Ça fait plus de 20 ans que des alertes rouges sont lancées sur toutes les tribunes pour souligner l’urgence d’arrêter de produire des gaz à effets de serre et nous n’avons même pas encore de plan de sortie du pétrole. Au contraire, en se montrant favorable au projet d’Oléoduc Énergie Est de TransCanada, le Québec s’apprête à favoriser les industries pétrolières et gazières les plus polluantes de la planète.
Ne soyons pas dupes des promesses d’enrichissement que font miroiter les lobbies de l’industrie des hydrocarbures. La crise climatique signifie le saccage de l’économie mondiale. Québécois et québécoises de tous horizons, disons haut et fort à nos gouvernements que le pétrole des sables bitumineux, que le gaz et le pétrole de schiste, et que le pétrole dans le St-Laurent, à Anticosti comme en Gaspésie, doivent rester dans le sol. Et que le printemps 2015 soit un tournant décisif vers le grand chantier d’électrification des transports et du chauffage des bâtiments au Québec!
[1]Le seuil critique. http://www.climatechallenge.be/fr/des-infos-en-mots-et-en-images/le-changement-climatique/les-hommes-et-le-climat/seuil-critique.aspx
[2]Voir « Dialogues pour un Canada vert » à http://www.sustainablecanadadialogues.ca/fr/vert
[3]Alexandre Shields, « Énergie Est : dire oui est “immoral” ». Le Devoir, 16 mars 2015.
Source: Louise Morand, Comité vigilance hydrocarbures de L’Assomption