La technologie au service de l’environnement : le cas de la réhabilitation des sols de l’échangeur Turcot

0

640px-Échangeur_Turcot

Par Yan Vincent pour GaïaPresse

Lors d’Americana, le salon international des technologies environnementales organisé par Réseau Environnement, Nicolas Sbarrato de WSP et David Maréchal de KPH Turcot ont présenté les avancées dans la gestion des sols contaminés de l’échangeur Turcot, et ce, dans le cadre de son remplacement. Le site regroupe les échangeurs Montréal-Ouest, Angrignon, de la Vérandrye, Turcot ainsi que les sections d’autoroutes qui les réunit.

Des sources de contamination diverses et anciennes

Nicolas Sbarrato a présenté les travaux d’investigation des sources de contaminations, leur gravité et leurs étendues, où ils ont identifié 4 grandes sources de contamination.

La première est à l’origine du site, il était occupé par le lac St-Pierre qui avait été drainé et remblayé par des matières résiduelles provenant surtout de combustion. Les deuxième et troisième sont dus à une cour de triage et le transport ferroviaire qui sont des activités à risques. Et la quatrième est due à de nombreuses fuites de réservoirs pétroliers industriels.

Étant donné les hautes concentrations en HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique, composé très toxique d’origine de combustion pétrolière), en éléments traces métalliques et autres, 1 000 000 m3 devaient être excavés. Ils ont plutôt opté pour une gestion mixte, 140 000 m3 ont donc été retirés du site. Le reste est conservé sur place et recyclé dans la construction du nouvel échangeur Turcot, de façon à être confiné et sécuritaire pour ne présenter aucun danger pour la santé et l’environnement. Cette décision a permis de réduire les coûts, mais aussi les gaz à effet de serre émis en diminuant grandement le transport par camions.

Une gestion planifiée et rigoureuse

David Maréchal a ensuite présenté leur méthodologie de travail. Plusieurs outils technologiques ont été utilisés pour permettre de gérer la complexité et l’ampleur du projet et s’assurer une bonne gestion des sols contaminés.

Jusqu’à maintenant, sur le site, 3 000 000 de m3 de sols contaminés et non-contaminés ont été déplacé et 1 000 000 de m3 de sol légèrement contaminé y ont été importés. Tout cela, géré de façon à confiner les sols contaminés dans la structure de remblais du prochain échangeur.

Des GPS ont été intégrés aux pelles mécaniques pour indiquer à l’opérateur la « couleur » de la contamination. Le code de couleur permet de connaitre le degré de contamination et l’endroit précis où le sol doit être déplacé. Chaque fois qu’un camion est rempli, un formulaire est enregistré sur le contenu du camion. Chacun est doté d’un traqueur GPS qui permet d’enregistrer tous les déplacements des camions et de confirmer que les sols contaminés se retrouvent au bon emplacement. Chaque superviseur est équipé d’une tablette avec des plans du site sur ArcGIS online qui lui permet de faire des modifications en temps réel.

Jusqu’à maintenant 70 à 80% de la contamination a été gérée. Cette solution a permis d’utiliser à 90% des matériaux recyclés dans les remblais. L’utilisation de la technologie permet ici un contrôle sur les travaux pour assurer que le site ne pose pas de problèmes ni à l’environnement, ni à la santé.

Partager.

Répondre