Marc de café, coquilles de moules… on transforme les déchets en carrelage

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© Espérance Fenzy, Etnisi

Par Maëlys Vésir 

Avec son entreprise Etnisi, Esperance Fenzy donne une nouvelle vie à des déchets non valorisés en les transformant en pièces de carrelages colorées. Sa première usine de production s’installera à Roubaix, dans le nord de la France, d’ici la fin de l’année. 

Verre, briques, plâtre, marc de café et même des balles de tennis…  Autant de matériaux qui, après usage, rejoignent la catégorie des déchets. Ingénieur de 37 ans, Espérance Fenzy a, lui, décidé d’en faire des ressources en les transformant… en carrelage. Dans sa micro-usine Etnisi, il produit des revêtements de sols et muraux à partir de déchets non valorisés.

Le déclic lui vient après plusieurs années de travail dans le bâtiment, à oeuvrer sur des sites pollués. L’ingénieur réalise le potentiel de valorisation de résidus destinés, pour la plupart, à l’enfouissement. En 2015, il crée sa propre compagnie avec trois autres personnes et baptise son processus de transformation le Wasterial.

75 % de matériaux recyclés

Le carrelage et les dalles Wasterial se composent au minimun de 75 % de ces matières «premières secondaires», comme les qualifie l’entrepreneur. Une première étape avant, espère-t-il, d’atteindre les 100 % de matériaux recyclés.

Selon le déchet de base, chaque pièce réalisée est unique. Ici, le carrelage est crée à partir de moquette recyclée ! © Espérance Fenzy, Etnisi

Le poids et la résistance des carreaux varient en fonction du type de matériaux utilisé. Par exemple, ceux des carreaux constitués de béton seront plus légers que ceux composés d’argile. De même, l’apparence du carrelage peut varier radicalement selon le déchet utilisé.

A l’occasion du retour de la braderie de Lille, Espérance a conçu du carrelage à base de coquilles de moules ! © Espérance Fenzy, Etnisi

Même au sein d’une même matière, qu’il s’agisse de sa couleur ou de sa coupe, «chaque carreau a la particularité d’être unique», précise l’entrepreneur.

Au total, l’ingénieur a déjà testé près de 400 matières. La dernière en date sortie de son laboratoire : une matière à base de coquille de moules ! Un clin d’oeil à l’identité du nord de la France.

«Des matières chargées d’histoire»

Cette notion d’identité locale, Espérance Fenzy la place au coeur de sa démarche.
«On a voulu créer des matières chargées d’histoire et retrouver ainsi du lien avec l’utilisateur.»
À l’occasion de l’exposition «Paris-Roubaix, la légende», qui en 2016 a préfiguré l’ouverture prochaine d’un musée consacré à cette course cycliste mythique dans sa ville d’arrivée, l’ingénieur a eu l’idée de créer des pavés à partir de textile, de brique et de vélos concassés pour faire dialoguer l’histoire du vélo avec le passé industriel local.

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Source : We Demain

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